Je m'incline ... Il vous en faut plus ? Je vous en donne davantage.
Et d'abord, une question. Avez-vous bien examiné ces larmes sur votre écran ? Il ne s'agit pas de larmes, ni d'écran, vous l'avez compris ; ce sont des gouttes de pluie sur une vitre.
Ca, ce n'est pas possible que cela vous ait échappé. Mais avez-vous bien tout observé ? Je n'en suis pas sûr.
Avez vous vu comme les gouttes deviennent floues, juste avant que la voix "off" ne parle, juste avant que n'apparaisse le manoir et les deux enfants ?
Avez vous vu que ces gouttes s'écartent vers la gauche et vers la droite de l'écran, comme si la caméra s'approchait de la vitre ... comme si la caméra allait traverser la vitre.
Mais alors ? Il y a un énorme problème !
Vous ne voyez pas le problème ?
Mais bien sûr que si, vous le voyez.
Tant que la caméra reste devant la vitre, il pleut dehors. Mais aussitôt qu'elle l'a traversée, elle montre un paysage radieux, deux enfants en tenue d'été ... et plus une seule goutte de pluie !
En voilà un de mystère ... et il y a bien sûr une explication.
Voyez vous laquelle ?
Allez, allez, un peu de perspicacité, ce n'est pas facile, mais tellement, tellement poétique ...
J'attends vos hypothèses pour passer à la suite !
NB. Encore deux petites remarques, destinées, bien sûr, à vous égarer.
1. Juste au moment important, quand la caméra va traverser la vitre, apparait le nom de l'auteur de toute cette sombre machination destinée à vous mystifier dès le début du film : "Director : Joseph Losey" ! Bien vu ?
2. Juste au même moment, alors que tout change pour les yeux, rien ne change pour les oreilles ! Aucune rupture, aucune modification dans la musique de Michel Legrand ... elle poursuit son magnifique développement en contrepoint joué avec maîtrise au piano, comme si rien ne se passait, comme si rien ne changeait ... comme si tout cela n'était que rêve et illusion. Comme si tout cela n'était que souvenirs. Bien entendu ?